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Quand tous vos rêves d'enfant prennent vie... ca peut vite devenir dangereux.
 
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 23h05. | Léo' =D

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Chris Capaldi
OUVRE DONC MON LIVRE...
Chris Capaldi


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MessageSujet: 23h05. | Léo' =D   23h05. | Léo' =D Icon_minitimeMar 4 Déc - 23:47

23h05. L’heure où les gosses dormaient profondément. L’heure où les parents de ces derniers se disputaient généralement, tout en essayant de garder le ton assez bas : il ne fallait pas les réveiller. C’était aussi l’heure où les adolescentes se faufilaient dans la cuisine, sautillaient jusqu’à la porte d’entrée, et arrivaient finalement dehors, où leur petit ami les attendaient. Et si on prenait compte du décalage horaire, il était probable que quelqu’un soit en train de prendre un petit déjeuner. Que quelqu’un rentre des cours avec une sale note, tout en essayant de le cacher. Que quelqu’un se fasse demander en mariage. Que quelqu’un soit à son cours de danse, tentant de se concentrer, au lieu de laisser ses yeux dériver sur le professeur un peu trop mignon. Bref, vous avez compris le principe. 23h06. Ils étaient tous en train de vivre leur vie. Ce qu’ils ne savaient pas, c’était que moi… Je m’emmerdai royalement. Ma seule occupation étant de réfléchir à ce que des gens, dont je me foutais complètement, pouvaient bien faire en ce moment… J’étais tombé bas. 23h07. Ennui. En fait, ça avait tout simplement été une mauvaise journée. Du lever, où j’étais misérablement tombé de mon lit, jusqu’au coucher, où je m’étais trébuché dans les escaliers. 23h08. Ennui. J’aurai presque envie de retourner en cours. Non pas que la journée passée là-bas aie été merveilleuse. Mais au moins, j’étais occupé. Même si c’était par une sale interrogation de math, que j’avais foirée. 23h09. Plus que 8 heures. Craquements dans les escaliers. Ma mère devait être montée, lasse d’attendre mon paternel dans le fauteuil tout pourri du salon.

23h10. En train d’enjamber ma fenêtre. Non, ce n’était pas une tentative de suicide. Juste d’évasion. Avec un peu de chance, si j’arrivais à me pencher suffisamment, je pourrai attraper la branche de l’arbre, et… Bordeldemerde. En équilibre sur… Comment on appelait ça ? Bref, on s’en fout, j’étais à deux doigts de finir écrasé sur le gazon, pas le moment de philosopher sur un des composants du toit. 23h11. Aux portes de la mort. Bon. Une jambe par là… La main là… J’y étais presque. Il me suffisait de me diriger un peu vers la gauche, et l’arbre serait à moi. Ce n’était pas si compliqué, après tout. Un peu de concentration. 23h12. Ecrasé sur le gazon. Je tentai de me redresser, péniblement. Heureusement que ma chambre n’était pas située très haut. Je fus rapidement sur mes jambes. Qui me conduisirent, peu après, vers le parc. J’avais entendu dire qu’à cette heure de la nuit, beaucoup de voyous traînaient là-bas. Pourtant, malgré les nombreuses fois où j’y avais été, je n’en avais jamais croisé. A moins que je ne sois considéré comme un voyou. Ce qui serait très probable, vu ma tendance à m'attirer des ennuis partout où je passais. Et à en attirer aux autres, aussi. Mais évidemment, cela m'importait moins.

La lune était presque pleine. Je n’avais jamais cru à ces histoires de loups-garous, bien que ma mère soit ridiculement effrayée par ces histoires. Mais en même temps, elle croyait aux contes de fée. Ce n’était donc pas une des meilleures références. Récemment, elle m’avait comparé, avec un léger rire, au Capitaine Crochet. Vous savez, dans Peter Pan. Je m’en étais trouvé extrêmement vexé. Il était bien plus stupide que moi – sans vouloir le vexer. Et à la fin, il perdait. Comme tous les méchants dans les histoires du genre, me direz-vous. Ce qui était vraiment idiot, d’ailleurs. La réalité était loin de se dérouler comme cela. A quoi bon faire croire aux enfants que la vie était belle ? A quoi bon leur donner des illusions ? Non, les princesses ne trouveront pas leurs princes. Il n’existe pas un monde où on est des enfants pour toujours. Pas de Marraine la Fée, pas de Miroir qui décide de qui est la plus belle. Ce n’était que des contes qui offraient des illusions aux gosses assez naïfs pour y croire. Et quand ils grandissaient, ils se retrouvaient confronté à ce gros mur de réalité. Pitoyable. Réellement pitoyable. Comme beaucoup de choses par ici.

Un cri me tira brusquement de mes pensées, et je sursautai. Pas bon, pas bon du tout. Mon premier instinct fut de reculer, lorsqu'une silhouette me fonça droit dessus, ses pieds se déplaçant à une vitesse affolante. La force avec laquelle elle m'avait bousculée nous fit rouler tous les deux sur l'herbe froide. Sonné, je restais à terre quelques secondes. Lorsque je me redressai, ce fut pour apercevoir une fille à mes côtés, décoiffée, ses vêtements étant presque boueux, ses yeux paniqués, et ses joues rougies par l'effort physique.

« Tu crois que je les ai semés ? »

Huh ? Dans quoi m'étais-je encore fourré ?
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Léopoldine Herzengel
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Léopoldine Herzengel


Nombre de messages : 9
Date d'inscription : 02/12/2007

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MessageSujet: Re: 23h05. | Léo' =D   23h05. | Léo' =D Icon_minitimeMer 5 Déc - 0:45

Tout est noir dans la chambre. Les volets sont clôts. On entend même pas un miaulement de chat errant, un craquement de feuille, un bruit de poubelle qui pourrait déchirer ce foutu silence pratiquement insupportable. Il est tôt, et pourtant ils dorment. Ils dorment ceux pour qui elle a un peu d’estime mais qui se fiche d’elle. Qui lui dise bonsoir, l’embrasse vite sur le front, et reprennent leurs discussions sur la nouvelle émission à la mode, la nouvelle star qui a enflammé la scène hollywoodienne, le nouveau film… Le programme télé même pas acheté. Il est encore tôt, elle enroule une vieille couverture autour d’elle. Une rafistolée. Elle est un peu crade. Pue un peu le parfum à la vanille de sa cousine. Pue un peu l’eau de Cologne de jeune homme de son frère. Elle ferme les yeux. Des jeux en pyjamas, des rires de petites dindes, et un cri. Son cri mal assuré qui retenti. Son frère lui a fait mal. Elle pleure à chaude larme, tient la couverture pour cacher ses yeux rougis. Il s’excuse et lui fait promettre de ne rien dire à maman. Elle se calme, arrête de sangloter, enlace son frère. Sourit tristement, prend sa cousine par la main, et fait des bonds sur le matelas. Le vieux matelas qui a supporté leurs poids plumes cette nuit. Le lendemain, elle se souvient, elle avait mauvaise mine, sa mère s’était inquiétée, et elle n’avait rien dit. Son frère lui avait donné un bonbon rose.
Ré ouvre les yeux. Voit ces saletés de lampadaires qui brillent tellement plus que les étoiles. Ca l’énerve. Elle se lève, se dirige d’un pas lent, presque hésitant, vers la petite bibliothèque. Toute petite parce qu’elle ne doit contenir qu’une cinquantaine de livre, et pleins d’autre saletés dont tout le monde se fichent. Elle approche un parfum de son nez, s’en ennivre, et s’asperge. Jette un coup d’œil au réveil bleu métal un peu cabossé. 23H00. Punaise de dieu… Personne pour faire du bruit, personne pour se dévouer, briser ce putain de silence qui l’a fait pleurer. Ce putain de silence qui ne sert à rien sauf à faire couler de l’alcool sur ces blessures d’ado. Ces blessures qui durent, qui durent, parce que quand on est ado on a toujours des milliers de problèmes. Des milliers de problèmes qui nous paraissent plus graves et plus importants les uns que les autres. Plus importants que faire plaisirs à ces proches, plus importants que de sourire, plus importants que ceux des autres… Plus importants que le poisson rouge qui attend, lèvres tendues, sa nourriture quotidienne avec une impatience palpable.
Enfile une veste. Se regarde dans la grande glace de sa chambre. Un vieux jeans, un simple tee-shirt, des converses. Si son frère la voyait, il lui dirait avec un haussement de sourcil et un rire bête, quelque chose du genre : Tu vois les feuilles oranges qui tombent là bas ? Ca veut dire qu’on est en automne, pas en Eté. Elle soupire rien qu’à la pensée de ses sarcasmes. Ouvre une petite boite. Un bonbon rose. Elle sort. Sans faire très attention. Ils dorment tous, pensent qu’elle aussi. Demain son frère à un contrôle de maths. Elle voit la lumière allumée sous la porte. Frappe timidement. Ouvre. Son frère est avachi sur le bureau, la tête dans les bouquins. Elle entre discrètement dans l’entre. Règle son réveil pour 6 heures. Son frère déteste être réveillé plus tôt que nécessaire. Descend l’escalier, évite les endroits qui provoqueront des grognements. Attrape au passage les clés de la maison.
Sort. Respire à grandes bouffées. L’air est froid, presque glacé. Elle aurait dût prendre un manteau chaud, à la place de ça, elle n’a qu’une petite veste de printemps. Elle ne sait pas trop où aller. Se retrouvera certainement à errer dans les rues, les parcs… Le parc, c’est mieux. C’est plus joli.

_Tu veux de l’herbe ? Une grosse voix disgracieuse est émit derrière elle. Léopoldine se retourne, désireuse de savoir à qui appartient une si grosse voix. C’est un homme assez jeune, des espèces d’escargots dans les cheveux qui pandouillent dans tous les sens. Elle le regarde, le scrute, puis se rend compte qu’elle devrait avoir quand même un peu peur. Elle lui cherche quelque chose. Ces sourcils. Ces gros sourcils noirs. T’as combien sur toi ? Dit il de plus belle, faisant raisonner sa grosse voix dans la tête de Léopoldine. Elle fronce les sourcils. Elle n’a plus peur, il l’énerve lui aussi, à présent.

_Devine comment je m’appelle, p’tit con. Dit elle, le regard noir. Sa voix fait toute fragile par rapport à l’autre. L’autre là qui la gêne. L’autre là qui barre sa route. Comme tu ne sais pas, reprend elle, tu peux me laisser passer, s’il te plaît ?
Il est indigné. Pratiquement choqué. Paradoxe, puisqu’il est lui-même vendeur d’herbe. Bizarre donc, comme réaction, se dit elle. Puis, sur ce visage couleur pain d’épice se reflète un froncement de sourcil. Marquant tout d’abord son incompréhension, puis son début de colère. Comme l’a t’elle appelle ? Se demande t’il intérieurement. Comment a-t-elle osé l’appeler ? Il avance une grosse main vers son épaule frêle. Par réflexe, elle se retire, le fixe toujours de deux grands yeux noirs. Elle sent qu’elle devrait partir, il est bizarre ce type, se dit elle. Délicatement, elle fait avancer ses pieds en arrières. Tout d’abord assez lentement, puis de plus en plus vite, peu désireuse d’assister à une scène qui pourrait lui ramener un ennui.
Il la regarde partir, sans réagir tout d’abord, puis avance un pied, deux pieds…
_Putain… T’as cru t’étais qui ?! QUI ?! Pour me parler comme ça ?! Sa voix commence doucement, puis descend dans les graves, de plus en plus fort. Ce résonne entre les murs, les trottoirs, les routes de béton. Cette fois, elle sent la peur. Un peu. Elle sait qu’elle doit la ressentir, mais elle ne sait pas si elle la simule, où si elle la ressent vraiment. A présent elle court. En silence. Ca serait stupide de crier, tout le monde dort, personne ne fait attention. Et même si quelqu’un voyait la scène, que ferait il ? Supposons tout simplement qu’un pauvre voisin empreint à une insomnie sorte ses poubelles, voit une jeune fille courir, respirant avec hâte, suivit de près par un homme à grand jambes, hurlant des injures à l’adresse de la jeune fille. Il ferait mine de rien. Oublierait peut être de déposer la poubelle, dans son empressement pour rentrer, pour oublier, et pour vraiment ne put s’en souvenir autrement que : un jeu entre adolescents, je te dis, Lucette.
Commençant à être à bout de souffle, elle profite de ses dernières forces pour accélérer, et pénétrer dans l’endroit qu’elle avait choisi depuis le début : le parc. Soulagée, comme si cet endroit abandonné de toute présence allait la protéger, elle ne peut pourtant pas arrêter sa folle course à temps. S’arrêter avant de foncer dans un objet non identifié. Elle tombe maladroitement en compagnie de l’objet. Prise par la surprise, elle émet un léger cri. Un peu strident, mais léger. Se remet debout difficilement. Lève des yeux un peu paniqués vers l’objet qui s’avère être un jeune homme.

_ Tu crois que je les ai semés ? S’entend t’elle dire. La peur artificielle lui aurait elle rendu la parole en présence d'étranger ? Apparemment.
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